Faut-il avoir des c*** pour vous en coller 2 ?
C'est ce que j'ai envie de répondre à la journaliste (?) de Marie-Claire qui a eu la géniiiiiiiiiaaaaaaale idée d'intituler son article "faut-il allaiter pour être une bonne mère ?" Et allez, on surf encore sur le mode racolage, faisant suite, de nouveau, en essayant au passage d'être drôle mais là encore, c'est raté, au bouquin d'Elisabeth Badinter. Je vais sans doute faire hurler mon amie Karine, parisienne dans toute sa splendeur, au sens ou moi, la provinciale, je l'entend mais cet article, pondu par une parisienne +++ est à ch***. Il n'apporte aucun éclairage, se contentant juste de piquer à droite et à gauche des poncifs déjà éculés sur les mères- femmes allaitantes (quoique les mères allaitantes soient soupçonnées +++ de ne pas, plus, être des femmes.)
Je vous en donne quelques uns : la mère allaitante n'a pas de poussette, son gosse dort sur une peau d'agneau, elle porte en écharpe, cododote, elle est esclave de son gamin, lui cédant tout à chaque demande, allaite à gogo, ne met aucune limite, se laisse bouffer, n'a pas de vie sociale, mange bio, se donne en spectacle à la GTT.
Je sais qu'aujourd'hui, on nourrit les poissons, les ruminants aux farines animales, n'empêche, pour le petit homme, le meilleur aliment qui soit est le lait de sa mère, que ça vous plaise ou pas. Cela dit, il existe effectivement des substituts à ce dernier.
La photo d'emblée me fait bondir : une gonzesse les 2 seins à l'air, en tailleur, à demie assise sur le bureau, allaite son enfant, un nourrisson que j'estime d'environ 5 mois. Une infirmière, en salle de repos, tire son lait à l'aide d'un soutien-gorge spécialement conçu pour, tout en bavardant avec les copines, toutes habillées de roses bonbon (c'est bien connu, les inf sont habillées de rose bonbon !!)
Elle a oublié 2 ou 3 petites choses importantes : elle ne met plus de tamprout mais utilise les SHL et autres COUPE MENSTRUELLE ; ne se lave pas les cheveux, qu'elle néglige +++, s'habille chez Tatie, quand elle le peut car son gosse ne lui laisse guère le temps, à part regarder les Feux de l'Amour, de s'occuper d'elle. Son mec est au bord du suicide, ses aînés sont limites cas soc, d'ailleurs l'assistante sociale lui colle au au c** !!!
Si jamais ladite journaliste passait par là, (on peut toujours rêver hein ? ça ne mange pas de pain) j'aimerais quand même lui préciser 2 ou 3 petites choses.
J'ai 41 ans, 1m60, taille 36 après 4 enfants, je m'habille en jeans et converses, pas en peau de mammouth, je mange au mac do et j'adore ça (mon fils ainé et moi adorons le big tasty mais y'en a plus !!). J'ai plutôt le look BCBG que bitnik ; je ne vous raconte même pas celui de mon amie Karine !! C'est une parisienne alooooooors .......... J'ai allaité 10 ans non stop et mon mec n'est pas devenu curé, ni n'a viré sa cutie.
Et mon amie Anne ? Elle est percée, tatouée, cheveux rouge, aime faire la teuf et ............ a allaité sa petite 9 mois ! C'est une maman maternante, amoureuse de sa fille, y'a qu'à l'entendre parler de sa princesse, elle a des trémolos dans la voix ; elle est tellement convaincu du maternage proximal, qu'elle a crée sa boite et y vend des produits de maternage, et se casse le dos et le reste sur ses salons, tout au long de l'année !!
Ma copine Cathy ! Beaucoup plus jeune que moi, blonde, yeux bleus (pffff ) 2 garçons qui comptent plus que tout, un mari, une boutique de maternage pour laquelle elle se donne à fond, elle coud des couches pour le cul des bébés et : elle a accouché à la maison pour son dernier !! mon dieu, la folle !! Ah pis, elle les a allaité à fond les gamelles. Heu, aux dernières nouvelles, Cathy est une exécutive woman, pas une gourdasse.
Ma copine Véro ? N'a pas pu allaiter ses filles ; c'est ma meilleure amie !
Marie ? Une de ces rencontres bouleversantes grâce à ce blog ; Marie n'a pas mis au monde sa fille, elle est allée la chercher au bout du monde, c'est une maman magnifique.
Fabienne ? Une maman magique qui biberonne et s'en porte très très bien. Elle sera une accompagnante à la parentalité et au portage hors pair. Et Solveig, qui m'a bouleversée aussi ... Et tant d'autres mamans .... Autant de femmes, autant de profils, autant de maternantes, de bonnes mères.
J'en ai marre de ce courant d'idées convenues qui, sous couvert d'études sociologiques, nous opposent les unes aux autres, alors qu'en réalité, nous œuvrons pour le bien de nos enfants.
Etre une bonne mère n'a rien à voir avec les artifices annoncés par tous ces articles et bouquins qui voient le jour depuis quelques semaines !! Mesdames les journalistes, vous n'avez rien compris !! Et surtout, vous n'avez pas fait votre boulot.
Etre mère, bonne mère, c'est être en accord avec ce que nous sommes ! C'est savoir jusqu'où nous pouvons ou aimons aller. C'est décider de s'affirmer en tant qu'individu, avec nos failles, nos forces. Etre suffisamment bonne pour notre famille, conjoint, enfants, amis. Cela n'a rien à voir avec nos seins ! C'est même réduire la place de la mère à quelque chose de quasi nulle que de le penser. Nous sommes dans une époque franchement bizarre.
On fustige les femmes qui font le choix de vivre autre chose pour leur enfant. On fustige la LLL, c'est le Mal incarné ! Celle qui oblige les pauvres femmes que nous sommes à rester à la maison pour nourrir de notre sein blanc et rond notre merveille, qui tte a n'avoir plus que les os sur le dos. Pensez, c'est une association américaine et catholique. Que je sache, l'Islam, le Judaïsme prônent aussi la place de la femme-mère au centre de la famille ! Encouragent les relations proximales, la médecine naturelle, l'allaitement long. Bizarrement, c'est dit nulle part ....
Voici ce que j'ai répondu à la question "quel est le but des allaitements longs ?" :
"Il n'y a pas de but, il n'y a que de l'écoute aux besoins, qu'une réponse à une demande
NORMALE et PHYSIOLOGIQUE des petits humains. Accompagner son enfant sur
ce chemin là est une grande source de bonheur, de satisfaction. Que sont
3 ou 4 ans au regard des quelques 20 années nécessaires au nouveau-né
pour devenir un homme ou une femme ? Rien !
Que chacun fasse en son
âme et conscience, cheminant parfois par des voies de traverses, mais
au final, pour le bien de SA famille, ses petits, et aussi pour soi, car
c'est un accomplissement magnifique de la femme-mère.
Personne n'oblige personne, mais que chacun se respecte, ce serait quand même plus simple et "respirable" pour tous".
D'un autre côté, on fustige celles qui ne donnent pas le sein, choisissent le biberon, ne portent pas mais s'offrent des poussettes à prix d'or ! Et alors ?? Où est le problème ??
Je crois sincèrement que l'on mélange tout ! On mélange le besoin des femmes à vivre, pour certaines, leur maternité en arrêtant de bosser, en s'investissant à fond dans ce choix, avec celui, plus perverse et moins dit, de cette société qui ne sait plus où elle en est, qui cherche à réduire l'Homme à une quantité négligeable.
La crainte de certaines féministes de voir les femmes enfermées chez elles, réduites à être sous la coupe de leur mari, sans véritable sécurité financière est légitime, pour autant, je connais des nanas qui bossent, sont "actives", gagnent leur vie, mais qui sont totalement sous la coupe d'un mari très con, violent.
Il conviendrait de ne pas mettre sur le dos de la tendance à un retour aux sources, la cause de cet enfermement des femmes, de leur régression dans la société des Hommes, patriarches détenant le pouvoir. Parce que là est le véritable problème !
Ce n'est pas parce qu'elles s'arrêtent 1 an ou 10 ans qu'elles risquent gros. C'est par la volonté des politiques de ne pas faire émerger la solution pourtant si évidente.
Ou sont les salaires égaux entre femmes et hommes ? Ou sont les crèches d'entreprises ? Ou sont les relais parentaux ? Comment peut-on accepter que les femmes rentrent à la maison à J3 avec leur nouveau-né, totalement isolées du monde actif et social ? Comment accepter que les mères doivent laisser leur bébé de 10 semaines à une inconnue ou une structure, pendant 8- 10 heures ? Accepter que les mères au foyer, qui le choisissent comme moi, ou le subissent, comme d'autres, n'aient droit à aucune retraite ? Que les boulots précaires soient le lieu commun des femmes ? Qu'elles soient victimes de violences, de harcèlement ? Et celles qui choisissent de revenir très vite dans le monde du travail, se trouvent confrontées à des discriminations. "On" leur fait payer l'indécence d'avoir un enfant.
Depuis toujours, les femmes travaillent, font des enfants, les nourrissent, les élèves, parfois seules. Aujourd'hui, on voudrait nous culpabiliser d'oser affirmer cela. Il n'y a pas 2 camps, celles des biberons et celles des seins, on cherche par contre à nous le faire croire.