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Côté Coeur & Côté Bohème
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18 juillet 2011

Kangourou dos avec un nourrisson

A quel âge peut-on porter son enfant à dos ? En théorie, chez un enfant né à terme et en bonne santé, on peut le faire très rapidement, à quelques jours de vie, en pratique, je dirai que tout dépend du gabarit de votre bébé, de votre compétence en matière de portage, de votre confiance en vous.

On lit souvent "il faut attendre que bébé se tienne assis", ce qui est une erreur en soi, car le portage va permettre à bébé d'acquérir plus vite une bonne musculature, une maturation de son équilibre via son oreille interne, qui est très bien stimulée par le portage, à la verticale, s'entend.

Pour ma part, j'encourage rapidement le porteur, le plus souvent d'ailleurs la maman, à passer son petit à dos. D'une part, parce que c'est quand même beaucoup plus "pratique", notamment lorsqu'on a un ou plusieurs enfants ainés, d'autre part, parce que nous ne sommes pas Shiva, malheureusement, que les bras ne poussent pas à mesure que nous mettons au monde des enfants. Ce ne serait pas très esthétique, mais ô combien pratique, pour ranger la table, tandis qu'on sert un verre à gnome 1 et que l'on donne à manger à gnome 2 tout en repassant la pile de linge en souffrance depuis plusieurs jours ; à suggérer peut-être à ces messieurs qui s'intéressent à la manipulation génétique ??

De plus, lorsqu'on apprend tôt, que bébé est jeune, il ne bouge pas, il se laisse faire plus facilement, le porteur est moins angoissé tandis qu'un bébé de 3-4 mois, a déjà envie de voir ailleurs ce qui se passe, bouge, se cambre, essaie de prendre ses appuis sur le corps du porteur, c'est la panique, celui-ci est moins à l'aise.

Cependant, je ne force jamais un parent ; s'il offre une résistance, c'est qu'il n'est pas prêt. N'oublions pas que le portage n'est pas franchement culturel, encore moins à dos, qu'il est difficile de se dire qu'on sera à l'aise, que notre enfant le sera aussi, qu'on pourra sentir ses réactions, son comportement, alors qu'on ne le voit pas. Mais une fois qu'il essaie, il a alors un éventail de nouages très intéressants en fonction de l'humeur et du moment.

Je propose le passage en cigogne pour commencer. On travaille d'abord avec le poupon, afin de comprendre et de décomposer le geste : l'appui des jambes, soulever l'enfant, bien emmailloté serré dans l'écharpe, les jambes vont passer d'abord par dessus l'épaule, à droite ou à gauche, selon que l'on est à l'aise avec sa latéralité (moi, droitière, je passe sur l'épaule gauche), le bras qui va soulever et le poignet qui va "casser" ; il est important de repérer ce cheminement afin que le geste devienne mécanique, sans avoir à réfléchir. Une fois la mécanique saisie, le porteur va pouvoir pratiquer le passage en cigogne sans problème, quel que soit l'endroit ou il se trouvera lorsqu'il le pratiquera, il pourra partir du sol, de sa jambe, le capot d'une voiture, la poussette etc.

 

atelier portage du 9 octobre 004Bébé arrive dans le dos de maman

Une fois passé à dos, le porteur va s'aider d'un de ses bras pour accompagner l'enfant, le positionner dans son dos, en général au niveau de sa nuque tout en vérifiant que l'ourlet inférieur passe bien au nivau du creux des genoux du bébé. Avec ses mains, une fois à droite, une fois à gauche, le porteur va aider les genoux à remonter. Lorsqu'il s'agit d'un nouveau-né, ce dernier doit être regroupé, comme en ventral, sans forcer sur l'écartement du bassin. On n'écarte pas les genoux, on pousse légèrement s'il le faut sur les fesses de bébé, en s'aidant de son bras pour remonter le genou.  Bébé va garder un bon arrondi de son dos, le tissu va soutenir sa musculature, et la tête restera bien dans l'axe, en général, les mains sont regroupées soit en appui sur le dos, soit au niveau de son visage, près de sa bouche.

Une fois bébé installé, on se redresse, permettant à bébé de creuser l'assise, d'être stable ; à ce moment-là, on fait soit un serrage pli par pli, soit un pliage en 4, c'est celui-là que je préfère, il permet d'avoir un serrage parfait à la fois de l'ourlet supérieur, celui qui passe au niveau de la nuque de l'enfant, de l'ouret inférieur, qui passe lui au creux des genoux. La difficulté du kangourou réside essentiellement dans la finition au niveau des ourlets, en particulier l'inférieur. Si on tire trop ce dernier, l'enfant est à la fois plaqué et le tissu sur son dos remonte, ce qui peut provoquer ce qu'on appelle un "décapsulage" : le tissu remonte sur le dos du bébé. Il faut tendre l'ourlet mais ne pas tirer ce dernier, c'est assez subtile. Lorsque l'on fait le pliage en 4, le tissu forme une petite vrille, qui maintient l'enfant sur le côté. Une fois le serrage des pans effectué, on va passer les pans sous les aisselles et venir les croiser sous les genoux de l'enfant.

atelier portage du 9 octobre 015

 La maman est restée un peu penchée, c'était sa première fois, avec son nouveau-né de 4 semaines, on reste donc indulgente. Les pans devraient être un peu plus plats, lisses, pour faciliter le réglage et le confort.  On remarque bien les genoux remontés, les petits pieds ouverts, le tout dans l'axe du bassin.

 

atelier portage du 9 octobre 005

 Bébé est installé, les pans croisent sous ses fesses en repassant sur ses jambes et non pas dessus/dessous, afin de ne pas forcer encore une fois sur l'écartement naturel du bassin. La maman est en train de finir son nouage sur la poitrine.

 

Voici aussi Sacha, 12 jours en kangourou dos, première fois pour sa maman, un peu stressée mais Marion est une warrior, elle nous a fait ça les doigts dans le nez.

atelier portage chatenoy et echarpe basket 004

Là maman préfère passer les pans sous les jambes ; on peut aussi proposer la version twist, c'est à dire après avoir croisé une première fois sous les fesses de bébé, on refait une torsade, on passe ensuite les pans au niveau des hanches de la maman ou un peu plus bas que la taille, selon son confort, pour finir le nouage. Cela est pratique avec un petit gabarit, à adapter selon le cas et le confort de l'enfant et du porteur.

atelier portage chatenoy et echarpe basket 006

bon ça va bien 5 minutes hein mais moi j'ai soif


atelier portage du 9 octobre 010

 trop trop dur les ateliers chez CC

 


Bien évidemment, ce n'est pas en un cours, généralement, que l'on maîtrise parfaitement ce nouage. Il faut vous entrainer, revenir en cours le travailler autant de fois que vous l'estimerez nécessaire. Ensuite, ça se fera tout seul. Il est bien évident que lorsqu'on a déjà porté son aîné, le portage d'un nouveau-né parait moins effrayant. On se connait mieux, on sait aussi mieux s'occuper d'un tout petit, on est beaucoup plus sûre de ses gestes qu'avec un premier-né.


ANAIS POUR ANNETTE 3Kangourou dos, avec ma troisième, âgée de 4 ans

mon bebe de 4 ans et demi 003

Kangourou dos avec mon 4ème, 5 ans et 23 kg

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Commentaires
K
j'ai porté Pépi sur le dos dès ses 14jours (plus pratique pour le repassage..).. mais j'avais eu l'expérience de mon 2ème, porté dès ses 7/8mois au dos...<br /> <br /> c'est vrai que plus on s'entraine, plus c'est facile!
J
tout dépend de votre état ! si vous êtes en pleine forme, si votre col est fermé, pas de douleurs, pas de fatigue, vous pouvez porter la puce sans souci, il suffit pour cela de finir votre nouage par la finition "femme enceinte" que j'appelle aussi "speciale papas" = une fois votre serrage fait, les pans, au lieu de les nouer sur le ventre, vous croisez et vous les faites passer dans les bretelles, par dessous, au niveau de la poitrine. C'est agréable également après la naissance, cela ne pèse pas sur le périné, mais il faut faire attention, si vous allaitez, de ne pas venir bloquer la poitrine, ce qui pourrez provoquer un engorgement. j'essaie de vous mettre une photo
B
j'ai une petite question...<br /> ma fille, 2 ans, 12 kilos réclame le portage sur le dos comme je le fait depuis 1 an...<br /> sauf que je suis enceinte de 5 mois. J'aimerais votre avis...<br /> a bientot<br /> marie
L
encore des vacances de Toussaint qui ont permis à notre Karinette internationale, de pondre un super article =) Longue vie aux chrysanthèmes !!
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